Une première solution consiste à repartir de la véritable nature du juste, telle que les philosophes peuvent la concevoir par l'observation de la nature et de la nature humaine, pour tenter, à partir d'elle, de reconstruire ou même révolutionner l'ordre des lois de l'État, afin de rendre cet ordre véritablement juste : c'est la voie suivie d'un côté par les sophistes, par la promotion de l'art rhétorique, et d'une autre côté, par Platon, par la théorie d'une Cité idéale.
Mais cette voie manque, soit de cohérence chez les sophistes, où elle aboutit au désordre plutôt qu'à un ordre, soit d'effectivité chez Platon, où la distance de la Cité idéale d'avec la Cité réelle reste bien trop grande.
Une seconde solution consisterait donc à repartir des lois existantes de l'État pour chercher à approfondir à partir de celles-ci la véritable nature du juste : on partirait alors de l'effectivité des lois de l'État, de la façon dont elles existent en pratique pour permettre d'assurer la justice, afin de tenter de rejoindre leur substance, la véritable nature de la justice, qui ne saurait être essentiellement étrangère à la nature de la loi et de l'État.
Avant d'être ouvertement mise en œuvre par Aristote, dans sa réflexion sur la justice de la loi, de l'équité, de la morale et de la constitution des États, cette voie est paradoxalement ouverte, dans l'œuvre du jeune Platon, par le personnage de Socrate, dans sa recherche sans cesse inachevée de l'essence absolue de la justice.
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